Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

re-garde

re-garde
Publicité
Archives
27 mai 2010

Quimper - Esplanade François Mitterrand

Publicité
Publicité
27 mai 2010

Quimper - rue Saint Mathieu 2

26 mai 2010

Quimper - rue Saint Mathieu

26 mai 2010

description du projet

Le projet « re-garde » à pour but d’amener l’usager urbain (spectateur du quotidien) à remettre en question sa vision des choses qui l’entourent. De prendre conscience qu’une interprétation – représentation de la réalité dite « triste – terne – morose » de la ville est possible.

Je cherche à revaloriser l’espace public mais également le quotidien.


26 mai 2010

bonjour et bienvenue

Vous êtes peut être ici car vous avez trouvé lors d’un de vos déplacements dans l’espace public urbain une petite boite contenant des « flyers ».

Ceux-ci sont sérigraphies en 100 exemplaires chacun.  

Sachez que ce blog à pour but de répertorier toutes les « boites » du projet « re-garde ».

Vous trouverez donc les adresses exactes des lieux où sont placés les boites, des photos de celles-ci …


N’hésitez pas à laisser des commentaires, vos impressions sur le projet …


Publicité
Publicité
20 mai 2010

"l'infraordinaire"

Extrait de "l'infraordinaire" de Georges Perec

"Les journaux parlent de tout, sauf du journalier. Les journaux m'ennuient, ils ne m'apprennent rien; ce qu'ils racontent ne me concerne pas, ne m'interroge pas et ne répond pas davantage aux questions que je pose ou que je voudrais poser.

Ce qui se passe vraiment, ce que nous vivons, le reste, tout le reste, où est il ? Ce qui se passe chaque jour et qui revient chaque jour, le banal, le quotidien, I'évident, le commun, l'ordinaire, l'infra-ordinaire, le bruit de fond, I'habituel, comment en rendre compte, comment l'interroger, comment le décrire ?

Interroger l'habituel. Mais justement, nous y sommes habitués. Nous ne l'interrogeons pas, il ne nous interroge pas, il semble ne pas faire problème, nous le vivons sans y penser, comme s'il ne véhiculait ni question ni réponse, comme s'il n'était porteur d'aucune information. Ce n'est même plus du conditionnement, c'est de l'anesthésie. Nous dormons notre vie d'un sommeil sans rêves. Mais où est-elle, notre vie ? Où est notre corps ? Où est notre espace ?

Comment parler de ces " choses communes ", comment les traquer plutôt, comment les débusquer, les arracher à la gangue dans laquelle elles restent engluées, comment leur donner un sens, une langue : qu'elles parlent enfin de ce qui est, de ce que nous sommes.

Peut-être s'agit-il de fonder enfin notre propre anthropologie: celle qui parlera de nous, qui ira chercher en nous ce que nous avons si longtemps pillé chez les autres. Non plus l'exotique, mais l'endotique.

Interroger ce qui semble tellement aller de soi que nous en avons oublié l'origine. Retrouver quelque chose de l'étonnement que pouvaient éprouver Jules Verne ou ses lecteurs en face d'un appareil capable de reproduire et de transporter les sons. Car il a existé, cet étonnement, et des milliers d'autres, et ce sont eux qui nous ont modelés.

Ce qu'il s'agit d'interroger, c'est la brique, le béton, le verre, nos manières de table, nos ustensiles, nos outils, nos emplois du temps, nos rythmes. Interroger ce qui semble avoir cessé à jamais de nous étonner. Nous vivons, certes, nous respirons, certes; nous marchons, nous ouvrons des portes, nous descendons des escaliers, nous nous asseyons à une table pour manger, nous nous couchons dans un lit pour dormir. Comment ? Où ? Quand ? Pourquoi ? Décrivez votre rue. Décrivez-en une autre. Comparez. Faites l'inventaire de vos poches, de votre sac. Interrogez-vous sur la provenance, l'usage et le devenir de chacun des objets que vous en retirez. Questionnez vos petites cuillers. Qu'y a-t-il sous votre papier peint ? Combien de gestes faut-il pour composer un numéro de téléphone ? Pourquoi ? Pourquoi ne trouve-t-on pas de cigarettes dans les épiceries ? Pourquoi pas ?

Il m'importe peu que ces questions soient, ici, fragmentaires, à peine indicatives d'une méthode, tout au plus d'un projet. Il m'importe beaucoup qu'elles semblent triviales et futiles: c'est précisément ce qui les rend tout aussi, sinon plus, essentielles que tant d'autres au travers desquelles nous avons vainement tenté de capter notre vérité."

 

Extrait de "l'infraordinaire" de Georges Perec.

Publicité
Publicité
Publicité